lundi 22 mai 2017

housssine...

trop énervée par ce que je vois..
j'ai décidé de flâner un peu a akkari..
un vieil homme
ou du moins me semble-t-il
me tira par l’épaule..
"camarade samira;j ai faim
peux -tu m'aider?"
je n'ai pas compris au début..
je ne reconnus pas cet homme
qui m'appelait camarade..
je l'ai intensément regardé :
niet..
ma mémoire ne l'avait pas dans ses tiroirs..
chauve,édenté..très maigre..
"tu ne me reconnais pas??
je suis houssine"
et il a souri..
ce sourire ce fut comme une gifle..
j'ai revu ce jeune garçon
ce jeune houssine
un élève de yacoub el mansour..
que j'ai rencontré..
avec qui j'ai discuté
il y a une éternité..
au local de l'union des écrivains marocains..
du temps des premières réunions
 de l'AMDH..
79 je pense du siècle dernier..
je crois qu'il a été arrêté
en 83..
et depuis je n'ai pas eu de nouvelles..
comment est ce possible??
que s'est il passé dans sa vie??
pourquoi en est il arrivé là??
ou sont ses camarades?
a-ton fait quelque chose pour lui??
j'ai pensé à tout ça
mais j'ai pas osé poser de questions..
j'ai pensé à une période de ma vie
ou  il a fait froid et sombre..
ou beaucoup de portes se sont fermées devant moi..
oui;en général quand on va mal
et qu'on a le plus besoin d'aide..
rares les mains qui se tendent..
y en a eu pour moi..
et je vois bien que pas pour lui..
je suis restée silencieuse comme une conne..
j'ai juste pu lui donner ce que j'avais sur moi
et c’était pas beaucoup..
et je suis partie sans me retourner..
pensant à tous ceux
toutes celle qui ont fait un bout de chemin avec moi..
avec un grand sentiment de tristesse..
me demandant
pourquoi on perd de plus en plus
cette belle qualité de solidarité

Aucun commentaire: